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18 avril 2012

La poésie et la danse ont changé sa vie.

                                       Stéphanie Melyon-Reinette

 SMR

                                    Stéphanie aime la pluralité et la mixité. Elle aime cultiver ses multiples facettes pour exprimer sa multiplicité. « L’homme est pluriel selon moi. L’homme a plusieurs dimensions, il ne tient qu’à lui de les exploiter… ». Stéphanie Melyon-Reinette connaît cette thématique étant issue d’une famille où les naissances plurielles sont pléthores. Elle fait partie d’une couche de trois : elle naît entre Prisca et Jourdain le 7 août 1981 à Pointe-à-Pître. C’est une richesse de naître à plusieurs quoique l’on lutte pour se singulariser. Ils sont essentiels à mon équilibre, même si nous sommes tous les trois différents.

Stéphanie est une passionnée. Sa première flamme : la danse. Elle voulait être étoile. Elle adorait voir les tutus blancs et la gracilité des danseuses, des cygnes de l’opéra. Mais sa rencontre avec la danse moderne va changer sa vision des choses. Elle aime le délier, l’énergie, la LIBERTE qui existe dans le moderne et le contemporain, « qui ne sont pourtant pas dénués de règles ». Parallèlement à cette passion, elle en cultive d’autres : tout d’abord, la lecture. Petite, elle dévore les ouvrages de la bibliothèque paternelle : Politique, année 68, castrisme, jazz, peintures et arts. La lecture lui permet d’explorer d’autres univers à travers son imaginaire. C’est sans doute cela qui l’aide à développer ses engagements et ses intérêts pour les grandes périodes de l’histoire… Qui est-elle aujourd’hui ? Stéphanie est Docteur ès Civilisation Américaine avec une approche méthodologique sociologie/ethnologie. L’hybridité encore. Le 5 décembre 2008, elle obtient le grade et le titre de Docteur des Universités, en présentant une thèse sur l’intégration des Haïtiens à New York intitulée « De la Diaspora Haïtienne à la Communauté haïtiano-américaine de New York City : modèle d’une intégration réussie ? ». L’attachement qu’elle porte à Haïti et à ses diasporas résulte d’une sorte de subjugation. « Je me souviens du jour où Jean-Bertrand Aristide a été élu. Mon père était heureux pour Haïti. L’espoir pour Haïti enfin. Combien de fois Haïti aura-t-elle cru en un mirage ? » dit-elle. « Il m’était indispensable de chercher à dénouer les ressorts de l’haïtianophobie. Ce sont les mêmes selon moi auxquels les xénophobes se raccrochent pour dégrossir le nègre, les nègres que nous sommes. »

 

« Je ne fais rien sans passion. Ou sans engagement. Et je pense m’engager autant pour Haïti que pour mon île, la Guadeloupe. Chacun sa façon de « lutter ». Pour moi, ce sera dans la construction, la proposition, la création… l’éducation aussi. »

 

Ensuite, il y a l’écriture. En effet, à travers l’exploration des cultures. Stéphanie tire un premier ouvrage de sa thèse « Haïtiens à New York City – Entre Amérique Noire et Amérique Multiculturelle » publié chez l’Harmattan (Coll. Minorités & Sociétés) en 2009. Puis, un second : « Mémoires de Jaspora – Voix intimes d’Haïtiens enracinés en Amérique du Nord » (2011, Editions Persée).

« J’ai choisi de parler de la discrimination envers les Haïtiens – mais aussi de m’intéresser aux questions de la négritude, des mondes noirs, des interactions entre les cultures et civilisations, de m’impliquer dans la sociologie ou l’ethnologie – afin de mieux comprendre mon propre environnement, ma propre histoire. Etancher ma soif de savoir, ma quête de moi-même et de nous… Nous Caribéens. Je donne des conférences, et espère contribuer à faire émerger des initiatives et émuler … »

Puis, il y a la poésie. La poésie est un exutoire pour exprimer des idées, ses ressentis, ses empathies sous le nom de Nèfta Poetry. « En termes de pluralité de l’individu, Nèfta recouvre toutes mes caractéristiques artistiques. Tout ce que je fais avec mon hémisphère gauche. La création, l’artistique. La poésie. La danse. Je dessinais beaucoup également… ». Nèfta est Poète. Nèfta est son nom de plume, comme pour mieux séparer deux univers qui n’en forment au final qu’un. Celui de Stéphanie. Stéphanie est universitaire un jour, et poète toujours. A ce titre, elle publie la même année son premier recueil « Les Bleus de l’existence » (Coll. Slam, L’Harmattan, 2009). En préface, elle écrit :

Un peu de mon histoire, un peu de ma vie, un peu des miens et des autres, un peu du monde... je contemplai mon existence parfois avec beaucoup de douleurs, touchée par le monde paradoxal dans lequel nous vivons... par les êtres paradoxaux que nous sommes...

L’amour ardent auquel nous nous réchauffons ;  l’amour incandescent auquel nous nous brûlons ; la force avec laquelle nous embrassons le temps ; la tendresse qui nous effleure lorsque nous regardons un être cher ; la fièvre qui embrase nos corps lorsque nous nous unissons, par amour, ou juste pour immoler nos sens au brasier de la chair, avides de nous livrer à la bestialité que nous cachons derrière nos civilités ; la douleur que nous étouffons pour cautériser les blessures infligées à nos esprits ; l’horreur que nous vivons ou qui fait le quotidien de certains ; la haine que les peuples se vouent ; les pensées viles ou les énigmes  du temps.... ce sont là quelques-unes de mes inspirations...

Les Bleus de l’existence est un don. Un partage. Soucieuse de faire entendre aux lecteurs ce qu’elle voulait offrir, elle commence à déclamer ses textes accompagnée d’une chanteuse et d’un percussionniste. Et l’N’Ka prend vie. « L’idée est de faire connaître le texte et de faire apprécier la poésie par une approche novatrice et « gustative », « sensible », voire sensitive ». L’N’Ka SLAMik fête sa première année d’existence le 19 octobre 2010. Il a déjà fleuri à travers plusieurs dates et se fait quadrilingue… Stéphanie exploite décidément toutes les cordes à son arc (étant elle-même enseignante à l’université en langues étrangères et sociologie).

 

Elle publie un second recueil : « Ombres » (Editions Persée, 2011). Stéphanie alias Nèfta Poetry continuera incontestablement à multiplier les plaisirs, à perfectionner ses projets et à s’impliquer dans ses passions et ses engagements.

 

Scènes N’Ka SLAMik (Poésie)

 

11 octobre 2009                  La Bellevilloise – Bal Créole (co-organisé par Coline Toumson) – Poétesse

interprète : Nèfta ;  Choeurs : Florence Naprix, Fabienne Reine ; Percu :

Arnaud Dolmen.

29 novembre 2009             N’Ka SLAMik au CENTQUATRE (104), Festival Paris Outre-Mer

Poétesse interprète : Nèfta ;Ch : Florence Naprix ; Percu : Arnaud Dolmen.

13 février 2010                   Comedy Club – UNITED4HAITI  - Poétesse  interprète : Nèfta ; Ch : Florence Naprix.

18 mars 2010                      « Temps des Poètes » Université Antilles Guyane – Poétesse  interprète :

Nèfta ; Ch : Florence Naprix ; Percu & Bruitages : Latilyé Korosòl (S . Nabajoth)

19 mars 2010      « Temps des Poètes » Médiathèque de Trois-Rivières – Poétesse 

interprète : Nèfta ; Ch : F. Naprix ; Percu & bruitages : Latilyé Korosòl (S.

Nabajoth)

20 mars 2010                      Brin’Zing Café (première partie de Stevy Mahy) – Poétesse  interprète :

Nèfta ; Ch : F. Naprix ; Percu & bruitages : Latilyé Korosòl (S. Nabajoth).

25 mars 2010                      « Temps des Poètes », Médiathèque du Gosier – Poétesse  interprète :

Nèfta ; Ch : F. Naprix ; Percu & bruitages : Latilyé Korosòl (S. Nabajoth).

26 mars 2010                      Bik Kréyòl, Baie Mahault - Poétesse  interprète : Nèfta ; Ch : F. Naprix ;

Percu  &  bruitages : Latilyé Korosòl .(S. Nabajoth)

13 Mai 2010                        Festival Africaphonie. La Bellevilloise (Paris). N’Ka SLAMik. Poétesse  

interprète : Nèfta ; Ch : Erika Lernot & F. Naprix ;  Guitare : Siam lee; Percus:

A. Dolmen.

22 juin 2010                         Festival Panafriccain (Irun). N’Ka SLAMik ; Poétesse  interprète : Nèfta ;

Ch : F. Naprix ; Percus : A. Dolmen.

09 juillet 2010                     Scène N’Ka et conférence. Fort Fleur d’Epée. Mise en scène : Nèfta. Interprétation des

textes. Danse. « Tortueux chemin vers la liberté de se dire… » - Poétesse  interprète : Nèfta ; Ch : Marly Melyon, Maryne Melyon, Marcy Melyon ; Percus & Bruitages : Latilyé Korosòl (S. Nabajoth).

29 Août 2010                       N’Ka SLAMik. « Amalgame », Poétesse interprète : Nèfta ; avec Marco

HumanMusician (Guembri, guitare), Stéphane Nabajoth (percussions &

bruitages) et Marly Melyon (chœurs).

12 octobre 2010                  N’Ka SLAMik. Polyclinique de la Guadeloupe. La semaine du Livre en milieu

Hospitalier. Poétesse interprète : Nèfta ; avec S. Nabajoth (percussions & bruitages) et

 Marly Melyon (chœurs).

17 octobre 2010                  N’Ka SLAMik. Concerts, Hammersmith Town Hall (Londres). Creole Day Festival UK.

                                                Poétesse interprète: Nèfta; avec Marco HumanMusician (guitar, guembri).

 

A venir

22 octobre 2010                  Nice To Meet You 23ème. Down Town Café. Paris (Parmentier). N’Ka SLAMik avec

Marco HumanMusician (guitare, guembri) et Arnaud Dolmen (Ka).

13 novembre 2010             N’Ka SLAMik, Lille. Salons des Afriques… L’Harmattan.

20 novembre 2010             Sint-Marteen, N’Ka SLAMik. (à confirmer).

 

 

 

 

Voici en partage à nos visiteurs une Poésie de Stéphanie Melyon Reinette

 

A la faveur de la Nuit…

 

 

Al a faveur de la nuit, sur ma natte avachi,

J’échappe à une existence de labeur et de cris,

Et mon corps engourdi s’abime dans un lénifiant oubli

Mes songes sont bleus… azur, célestes, lapis

Tel cet infini céruléen qu’à mes aïeux j’envie

Qui des morts est le pays, mais un apaisant abri aussi

Où je verrais le monde contre des chérubins blottis….

Des champs  d’indigo et de lavande fleuris

Ravissant mes sens, ondoyant sous la pluie

Des vagues vert d’eau ! Je les éventre, leur souris.

Un château  ou un berceau de sable ! Euphorie

De ces jeux innocents, éclats de rire, espiègleries !

Rire et rire encore à m’en rompre la rate ! Oui !

Mes songes me mènent chez Winnie et Bambi

Mes songes de bleus… azur, célestes, lapis

Mais le coq chante déjà et mon évasion s’évanouit

Je veux éviter ses yeux par la canne rougis

Globuleux, hépatiques, jaspés de sang cuit

Car chaque soleil nouveau me trouve racorni

Par le  fardeau des mes besognes accomplies.

Je ne cède ni à la nonchalance, ni à l’oisiveté ni à l’apathie

Ou je me retrouverais  bien vite violemment agoni

Le cuir tanné ! Matraqué par ce bras qui punit !

De plaies rouges marbrées, roué de fatigue, flapi

Champs de coton et mes mollets en charpie…

Pauvre diable, soubrette domestiquée corvéable à merci

Restavèk, restes avec ton bourreau, elle me dit

Et vous me demandez comment vais-je aujourd’hui ?

« Mwen la… »

« Pa pi mal.. » 

« Ka kenbé… »

J’accepte ce sort avec philosophie

Car le jour  qui point, je n’attends que la nuit

Qui à ma vassalité et à sa tyrannie me ravit

A la faveur de la nuit…

 

Papa, maman,

Laissez-moi  mon innocence

Papa, maman, si loin de moi la sénescence

Pourtant  je perds mon élixir de jouvence

Adultie, pubescence, avanies, turgescence

Mais j’aimerais tellement vivre mon enfance.

 

Papa, manman

Kité’m viv’ linosans mwen

Tanpri tankou tout’ timoun

M’ap bizwen tèlman lanmou yo

Papa, Manman kité’m viv’

 

A la  faveur de la nuit, sous mes draps blottie

J’étreins tout mon corps tremblant et je prie

Mes yeux plissés, j’adjure, conjure et supplie

Les mains tissées en prière, fœtale, en repli

Enfin engourdie, la peur m’offre un répit…

Enfin endormie, mon lit un refuge cette nuit ?

Trouverais-je quiétude en cette heure qui m’occit ?

Apathique, apaisée, ma chair s’amollit,

Spongieuse, avinée et imbibée d’eau-de-vie

Mon corps abdique, lâche prise, sans vie,

Mon esprit ankylosé, tout renie, s’engourdit,

Loin du réel que j’exècre, je me crois bannie,

Mes veines rubescentes, en feu, d’ambroisie

Je me sens de toutes contraintes affranchie

Mais ce n’est qu’illusion, une vue de l’esprit

Car je sombre juste en mes morphéiques rêveries,

Quand j’effleure  mes oniriques songeries,

Esquisse de mes psychédéliques utopies,

Que la porte  grince, couine. Il entre en catimini.

Ses mains : l’une , intuitive, étouffe mes cris

L’autre , rapace, accroche mes cuisses meurtries.

« Chut.. Silence. Papa t’aime ma petite chérie »

Il besogne, tant et tant, sa jouissance assouvit.

L’écume aux lèvres, mon pubis, il serfouit.

Il voudrait feulements, mais somnanbulique je suis.

Point de vagissements du déhiscent vagin. Mon kwi

Volé, contus, suinte. Moi sous hypnose. Lui  qui jouit.

Visiteur de mes nuits, le jour père qui sourit

Se retire, s’évanouit, « Silence, mon petit canari ».

Le crépuscule annonce ma quotidienne agonie

Et ma mère qui m’accuse de pudibonderies !?

Je bois pour que cela cesse. Adulte, je m’enfuis !

Mais pour l’heure… A la faveur de la nuit…

 

Nèfta Poetry

 

 

Contacts

Stéphanie Melyon-Reinette

www.facebook.com/stephanie.melyonreinette

www.facebook.com/nefta.poetry

www.myspace.com/sistanefta

www.noomiz.com/NeftaPoetry

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